Les objectifs du GRAID

Ce groupe de recherche a été fondé en 2000 au sein de l’Université libre de Bruxelles par Corinne Gobin.

Il poursuit l’expérience d’un groupe de recherche précédent, intitulé le GEDI (Groupe d’étude du discours institutionnel), qui grâce à la lexicométrie avait permis de « découvrir » les particularités lexicales et discursives du Discours institutionnel.

Pour détailler cette histoire, voir :

Jean-Claude Deroubaix, Corinne Gobin : « Lexicométrie et étude du discours institutionnel. L’expérience de l’AD en Belgique francophone », in Rachele Raus (coord.), Partage des savoirs et influence culturelle : l'analyse du discours 'à la française' hors de France, Ed. GERFLINT, Essais francophones, n°6, Paris, 2019, pp. 47-58.

 

Le GRAID s'intéresse à la production discursive d’acteurs socio-politiques qui jouent un rôle central dans le fonctionnement des systèmes politiques, particulièrement à une échelle internationale, transnationale ou comparative, afin d’étudier la façon dont un régime politique (et les droits socio-politiques) sont modifiés en fonction de l’imaginaire socio-politique produit par ces acteurs dans une dynamique diachronique. Il s’agit de comprendre comment les sociétés changent et comment les droits socio-politiques généraux évoluent, dans une dynamique de délégitimation ou de promotion d’une démocratie réelle.

Ces travaux portent sur la sphère des États occidentaux. Une attention particulière est portée sur l’installation hégémonique du système idéologique néo-libéral au sein des systèmes de pouvoirs politiques et ses effets sur les droits sociaux.

Trois grands chantiers de recherche sont ouverts en permanence :

1. L’étude des effets du système politique de l’Union européenne sur l’imaginaire des droits sociaux fondamentaux dont les droits liés au travail à travers l’étude de l’évolution du lexique dans les discours institutionnels d’acteurs-clés (Commission européenne, Confédération européenne des syndicats,…) ;

2. L’étude des effets de la mondialisation du pouvoir à travers l’influence grandissante des grandes organisations internationales économiques sur les imaginaires généraux de ce qu’est une société humaine à travers l’étude de leurs discours institutionnels ;

3. L’étude de champs sociaux spécifiques soumis à de fortes pressions de la transformation néo-libérale à travers les textes d’acteurs-clés de ces champs ou l’étude de la transformation d’une forme lexicale particulière sous l’effet de l’hégémonie néo-libérale.

 

Un intérêt particulier est porté à la circulation lexicale entre institutions internationales et systèmes politiques ainsi qu’à la transformation lexicale et à son impact sur la façon dont les droits socio-politiques sont protecteurs ou au contraire deviennent aliénants et s’écartent de l’émancipation collective démocratique.

Les discours sont analysés principalement suivant la méthodologie de l’étude de grands corpus de textes soumis à la statistique textuelle.